MGI Digital Graphic Technology n’en a pas fait mystère : il ne fera pas exception et sera, comme toutes les entreprises, affecté par la crise actuelle. Le groupe a ainsi indiqué que « la reconnaissance du chiffre d’affaires (livraison et facturation) ainsi que l’activité commerciale sur le premier semestre ser[aie]nt sensiblement impactées ». La société prépare ses commandes et ses livraisons au premier trimestre et constate le chiffre d’affaires en fin de semestre, pour l’essentiel. Ce pourrait être jusqu’à 55 % à 60 % de chiffre d’affaires en moins aux semestriels, selon le groupe. Malgré cela, « nous sommes très confiants car nous avons un bilan et une trésorerie solides, des stocks et des commandes, qui nous permettront de repartir rapidement dès la sortie de crise », estime Edmond Abergel, le PDG, qui ne voit toutefois pas de retour à la normale avant septembre. En pratique, le groupe a mis à l’arrêt ses sites de production français, mais son site allemand reste actif à ce jour. Surtout, du côté des comptes, la société est gonflée à bloc, après des résultats 2019 de bonne facture : un résultat d’exploitation de 20,1 millions d’euros, représentant 29,6 % du chiffre d’affaires, un bénéfice net de 14,3 millions d’euros, soit 21 % de marge nette et une génération de trésorerie de 15 millions d’euros. MGI disposait, fin décembre, de
103,1 millions d’euros de fonds propres et d’une trésorerie nette des dettes financières de 30,7 millions.
DRUPA À LA MAISON
Pour la suite de l’année, le report en avril 2021 du salon international Drupa (salon de l’industrie de l’imprimerie et des médias), qui devait se tenir en juin cette année à Düsseldorf, où le groupe
devait présenter ses nouveaux modèles (par exemple, l’Alphajet dont on parle depuis plusieurs exercices), « n’affecte et ne retarde aucun projet de R&D ». Pour le PDG, « au niveau industriel, cela nous permettra d’arriver avec des produits plus matures et directement commercialisables ». En outre, MGI et Konica Minolta (au capital de MGI) organiseront de mi-octobre à la fin janvier, en France, un événement commercial international pour relancer l’activité.
Enfin, une nouvelle qui n’est pas passée inaperçue : un nouveau directeur général adjoint, Tony Charlet, va rejoindre le groupe. Il est actuellement directeur général de la division Industrial Printing Monde de Konica Minolta. Son action devrait permettre d’accélérer la commercialisation des produits MGI dans le monde, et, surtout, cela rapproche toujours plus MGI de Konica.
NOTRE CONSEIL l ACHETER : nous ajustonsnos prévisions et notreobjectif pour tenir compte du contexte, mais la société dispose d’un bilan solide qui devrait lui permettre de passer sans encombre la crise. Elle dispose du soutien de son partenaire et actionnaire Konica. Elle pourrait à terme faire l’objet d’une OPA. Objectif : 50 € (ALMDG).Prochain rendezvous : en octobre,publication des résultats semestriels.
LA VALEUR À DÉCOUVRIR
Nacon La nouvelle valeur de l’univers du jeu vidéo Cette société a fait son entrée en Bourse le 4 mars, juste avant que la crise sanitaire balaie les marchés financiers.Nacon est la filiale qu’a récemment créée Bigben Interactive pour y loger toutes ses activités liées à l’univers du jeu vidéo. Avec une double casquette, puisqu’elle conçoit et distribue des accessoires (casques, manettes) et développe aussi ses propres jeux dans huit studios qui lui appartiennent. Bigben Interactive, qui fabrique aussi des accessoires pour téléphone mobile et des appareils audio, a décidé de coter sa branche la plus dynamique pour mieux la valoriser, mais aussi d’augmenter son capital et assurer ainsi son développement interne (recrutements, hausse du budget moyen par jeu) et financer
des acquisitions, de studios notamment. Au total, option de surallocation comprise, Nacon a pu lever 109 millions d’euros. Il vient déjà de boucler, pour moins de 6 millions, le rachat de
l’activité de casques gaming de Plantronics, la marque haute de gamme RIG, qui lui permet aussi de mettre un pied en territoire américain. A court terme, l’activité sera soutenue par le confinement des amateurs de jeux vidéo. « Les ventes digitales explosent »,nous confie le présidentdirecteur général, Alain Falc. La forte rentabilité de ces ventes dématérialisées permettra au groupe de remplir son objectif de marge sur l’exercice 20192020 : Nacon compte dégager une marge opérationnelle courante de 16 %, contre 11,1 % un an plus tôt. A moyen terme,
la société table sur 180 à 200 millions d’euros de revenus
et sur une marge supérieure à 20 %.- M. B.