Il y a encore quelques années, lorsque vous souhaitiez déléguer la gestion d’une assurance vie, vous aviez le choix de vous tourner vers votre conseiller bancaire ou vous orienter vers un cabinet de conseil en gestion de patrimoine. Il faut désormais compter avec un nouveau type d’acteurs : les sociétés de gestion en ligne telles que Yomoni, Nalo, Wesave… Vous avez peut-être entendu parler d’elles. Ces fintech proposent des services de gestion déléguée d’assurance vie avec des coûts très compétitifs et des performances supérieures à celles des autres sociétés de gestion. Faisons le point sur les atouts de ces nouveaux acteurs qui bousculent le monde de l’épargne.
Commet déléguer la gestion de son assurance vie ?
Le parcours classique des épargnants français s’articulent en différentes phases.
En arrivant sur le marché du travail, les jeunes actifs commencent à se constituer une épargne, très souvent en vue d’un achat immobilier (celui de la résidence principale) à l’horizon de quelques années. À ce stade, les jeunes épargnants se contentent de placer leur argent sur les livrets réglementés ou des fonds euro en assurance vie (voir plus bas) dès lors que le montant de leurs économies dépasse le plafond de versement sur les livrets. L’argent économisé servira d’apport pour l’achat immobilier, les épargnants ne prennent donc aucun risque.
Dès lors que les actifs deviennent propriétaires de leur résidence principale, ils n’arrêtent pas pour autant d’épargner. Au contraire, à mesure que leur carrière professionnelle avance, les actifs obtiennent des salaires de plus en plus importants, et continuent d’épargner. Le taux d’épargne moyen est de 15 % en France. Lorsque les épargnants investissent avec un horizon de placement à long terme, ils peuvent allouer leur épargne vers des supports d’investissement plus risqués que les livrets et les fonds euro, mais aussi beaucoup plus rémunérateurs, tels que les actions et l’immobilier avec les SCPI (avis). C’est à ce moment que la gestion de l’épargne se complique, la plupart des épargnants connaissait mal les supports d’investissement accessibles au sein des assurances vie et ne sont pas en mesure de définir eux-mêmes l’allocation patrimoniale adaptée à leur profil. Pour répondre à ce problème, les épargnants peuvent déléguer la gestion de leur assurance vie en ligne ou en passant par les services d’une banque ou d’une société de gestion spécialisée.
Dans le cadre d’une gestion déléguée, l’épargnant donne mandat à un professionnel pour gérer au quotidien les placements (assurance vie, PEA, CTO…) de son client. Préalablement, le gestionnaire définit le profil de l’épargnant. Le profil de l’épargnant est déterminé par l’horizon de placement, les objectifs financiers, et l’aversion au risque. Très souvent, l’épargne est investie au sein d’une enveloppe fiscalement attractive telle que l’assurance vie.
L’assurance vie en gestion pilotée
On entend souvent que la fiscalité des revenus du capital est très lourde en France. Encore récemment, la fiscalité des revenus du patrimoine pouvait allégrement dépasser les 50 % pour les personnes disposant de revenus importants. Mais cela est moins vrai depuis l’introduction du prélèvement forfaitaire unique sous la présidence d’Emannuel Macron. Cependant, il existe une niche fiscale très populaire : l’assurance vie. Signe évident de l’engouement des Français pour ce produit, les encours investis en assurance vie représentent plus de 1800 milliards d’euros. La majorité des épargnants profite de l’assurance vie pour investir sur des fonds euro. Ces placements sans risque délivrent une performance supérieure à celle des livrets. De l’ordre de 1,5 % en 2019 contre 0,50 % pour les livrets réglementés.
L’assurance vie, ce n’est pas seulement les fonds euro mais aussi les unités de compte. La plupart des assurances vie est multisupport, l’assurance vie est donc un véhicule au sein duquel l’épargnant peut loger différents types de supports financiers. Les unités de compte sont les supports permettant de diversifier son patrimoine en investissant en actions et/ou en immobilier. C’est là que l’équation se complique pour les épargnants : il existe des centaines de supports d’investissement. Chaque support vise une classe d’actifs particulière et présente un profil de risque propre. Il est très difficile pour un épargnant de s’y retrouver. Pour cette raison, les épargnants optent généralement pour une assurance vie en gestion pilotée afin de déléguer la diversification et la gestion de leur contrat. Les banques de détail proposent ce service, de même que les courtiers en ligne spécialisés. La gestion pilotée occasionne des frais de gestion et offre des performances aléatoires d’un gestionnaire à un autre. Les Fintech ont investi ce secteur en proposant des services performants.
Ce que propose les fintech en matère de gestion déléguée de l’épargne
La gestion déléguée est un service payant. Les banques traditionnelles et les conseillers en gestion de patrimoine prennent de l’ordre de 1 % de gestion de frais annuel. Les fintech telles que Yomoni ou Nalo sont près de 30 % moins onéreuse.
Les fintech se démarquent également sur la stratégie mise en œuvre pour allouer le capital. Historiquement, les gestionnaires de portefeuille s’appuyaient sur les fonds de gestion active pour draîner une partie de l’épargne sous gestion vers les marchés actions. Les fonds de gestion active présentent une couche de frais supplémentaire non négligeable. Du coup, les fintech ont opté pour des fonds indiciels avec très peu de frais de gestion (moins de 0,50 %).
En combinant ces 2 avantages, les épargnants peuvent ainsi obtenir des performances supérieures avec les services de ces fintech. Le seul point à savoir est qu’il s’agit d’une gestion 100 % en ligne de l’épargne. Ce point ne posera pas de souci aux épargnants investissant d’ores et déjà via une assurance vie en ligne.